La PNL en question (Alain Moenaert)

Publié le : 27 décembre 20175 mins de lecture

La dernière mouture du fort controversé rapport MILS (1) fait deux reproches principaux à la PNL : celui d’être « un ensemble disparate de méthodes de communication (…) basé sur un ensemble tout aussi disparate de références théoriques… » d’une part et « L’absence de principes déontologiques orientés vers l’aide et la santé, plutôt que vers l’exploitation et le profit », soit une accusation de manipulation sordide d’autre part.

Il nous a semblé utile de répondre de manière factuelle à ces déclarations bien peu fondées sur une recherche scientifique digne de ce nom.
Un ensemble disparate de méthodes de communication

L’ambition de départ de la PNL était de développer un langage de description permettant de décrire la structure des approches thérapeutiques – béhavioristes, cognitives, approches centrées sur la personne, analytiques, etc. – dont les présupposés, les techniques et les modalités opératoires diffèrent de manière importante. Ce langage formant une sorte de méta-modèle permettant de cartographier l’ensemble des modèles existants. Cette modélisation devant permettre aux praticiens des différentes approches de reconnaître, au-delà des différences de surfaces, les structures communes à la base de leur efficacité, car toutes peuvent attester de résultats avec certaines personnes. Tout comme les mathématiques sont un langage permettant de développer des applications concrètes, l’approche structurelle de la PNL a permis de développer de nouvelles techniques, des applications particulières de principes thérapeutiques. Ainsi, par exemple, la technique de réimprinting mise au point par Robert Dilts est une nouvelle manière de mettre en action des principes théoriques freudiens combinés avec les découvertes plus récentes de la psychologie cognitive et de l’éthologie. Toutefois ce processus de modélisation a également amené un développement exponentiel de nouvelles techniques et applications dans d’autres champs de l’expérience subjective humaine: vente, management, enseignement, etc… créant parfois dans l’esprit de certains une confusion entre l’approche scientifique et ses applications pratiques.

Un peu comme si nous confondions les mathématiques avec « un ensemble disparate constitué d’une voiture, d’un ordinateur et d’un baladeur ». Ceux-ci ne pourraient exister sans l’existence des mathématiques, mais les mathématiques ne se réduisent pas à l’ensemble disparate des objets qu’elles ont permis de produire.

Comme la théorie des champs unifiés d’Einstein, l’ambition de la PNL est d’arriver à produire une synthèse cohérente du champ de l’expérience subjective. Le modèle anthropologique original qu’elle propose est toutefois totalement méconnu ou déformé par ses détracteurs qui, de ce fait, manquent de la rigueur scientifique la plus élémentaire.

L’absence de principes déontologiques

Une autre critique fréquente est d’accuser la PNL de manipulation. Il s’agit ici d’une double confusion entre l’approche de la PNL et certaines de ses applications spécifiques d’une part et entre la puissance d’un outil et l’éthique de son utilisateur d’autre part. Dire que la PNL est une manipulation dangereuse est comme de dire qu’il faut interdire la vente de marteau sous prétexte que quelqu’un s’est servi d’un marteau pour assassiner son voisin. L’éthique n’est pas une qualité de l’outil mais de son utilisateur. Il est donc absurde d’incriminer la PNL de manière globale et sans nuance sous prétexte du manque de discernement de l’un ou l’autre utilisateur. Ce serait comme d’incriminer la langue française sous prétexte qu’elle permet d’écrire n’importe quoi dans un rapport.

Toutefois, tout comme une voiture est potentiellement plus dangereuse qu’un vélo de par sa puissance accrue, les outils puissants de modification de l’expérience subjective mis au point par l’approche PNL – permettant de gagner du temps (et donc également d’économiser de l’argent et de la souffrance) dans la résolution de difficultés – nous forcent à prêter plus d’attention à l’éthique de leurs utilisations.

Un nombre croissant d’instituts de formation européens se sont souciés d’intégrer la PNL dans une véritable formation à la psychothérapie, encadrant les outils spécifiques de la PNL dans un cadre conceptuel et éthique structuré. Cette approche thérapeutique de la PNL a été reconnue après de nombreuses années comme une approche valide par l’Association européenne de Psychothérapie (EAP). Elle a obtenu ainsi la validation de ses paires et ce y compris de praticiens et d’experts d’autres approches thérapeutiques qui avaient au départ un a priori défavorable. Les études scientifiques de validation2, le travail de validation empirique, la déontologie mise en place par ce courant thérapeutique de la PNL ont progressivement convaincu les experts des autres disciplines rassemblées au sein de l’EAP. Il appartient donc maintenant à la communauté PNL de diffuser plus clairement ce message auprès du public, de l’aider à différencier l’approche de la PNL de ses applications dans des domaines spécialisés et de dédramatiser les peurs que cette approche soulève parfois par manque de compréhension.

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